Wellwood House, une institution austère isolée au cœur d’une forêt mais bien connue des familles dont l’adolescente tombe enceinte. C’est là qu’on les cache et remet sur le droit chemin avant de leur faire abandonner l’enfant et que leur vie reprenne comme si de rien n’était.
Neva, rebaptisée ensuite Flore car personne n’utilise sa vraie identité, va s’y faire déposer par son père un beau matin et sa vie va basculer. Dès les portes refermées, elle va découvrir le côté très strict de la directrice et du personnel à qui ses jeunes filles, un peu perdues, mais qui semblent l’avoir bien cherché selon la société de l’époque, doivent obéir au doigt et à l’œil.
Elle va y faire la connaissance aussi des autres filles, toutes avec des parcours différents et des caractères bien trempés pour la plupart, et s'y lier d’amitié avec certaines. En vivant en parfait isolement, c’est mieux de pouvoir compter sur quelqu’un. La seule distraction autorisée est d’emprunter des livres adaptés à leur âge au bibliobus qui vient au manoir.
Un jour, Flore va tomber sur un livre de sorcellerie, et l’histoire va prendre un tout autre tournant dans ce roman avec deux parties assez distinctes. La première qui est vraiment la vie en communauté et le quotidien des filles, et la seconde avec cette partie magie et les sorts que les pensionnaires vont utiliser pour se venger.
Cela ne m’a pas dérangé, même si j’aurais peut-être aimé que la magie intervienne un peu plus tôt, mais cela peut déplaire à certaines personnes. L’histoire va crescendo en passant d’un côté contemplatif à beaucoup plus de rythme et de rebondissements ensuite, jusqu’à me faire demander comment cela allait se finir.
Entre le rythme et le style de l’auteur, c'est un roman qui se lit assez vite malgré ses 500 pages passées et qui nous replonge dans l’Amérique des années 70 où être fille-mère était impensable et une honte pour la famille. C’est un bon livre d’atmosphère car l’angoisse est assez présente et rapidement entre la description des lieux et de son personnel si chaleureux et accueillant (humour).
Sans être forcément un coup de cœur de l’année, j’ai bien apprécié la lecture de ce conte gothique empli de magie et je comprends pourquoi il cartonne dans le monde entier.