Toute sa vie, le cochon a été brandi comme un ennemi par sa famille de confession juive. Alors imaginez lorsque Susie Morgenstern a appris que la valve aortique de son cœur allait être remplacée par celle d’un porc.
Mais quand il y va de la survie d’un humain, il y a des règles et recommandations au-dessus desquelles on peut passer. Et voilà qu’à 80 ans, avec un cœur tout neuf, l’autrice s’intéresse à cet animal, allant même jusqu’à lui écrire une lettre qui est ce nouveau livre qui vient de paraitre.
Sous cette fantaisie et ce côté léger et un peu enfantin se cache en réalité deux parties habilement mélangées : celle où l’autrice nous parle vraiment de l’animal, de ses habitudes, de sa fausse saleté, de son espèce…, et l’autre où elle nous parle d’elle sans détour.
Tout en s’interrogeant sur son éducation et sur les traditions juives, Susie Morgenstern nous livre en fait une sorte d’autobiographie, évoquant sa jeunesse, son mariage, son veuvage, son œuvre littéraire, sa maison qui tombe en ruine mais qu’elle adore, ou encore sa famille. 
Le lecteur appréciera ou non cette sorte de journal intime sous la forme d’une conversation avec un cochon. L’autrice qu’on imagine facétieuse avec son look coloré et ses lunettes roses nous offre un objet littéraire non identifié mêlant folie, sincérité sans fard, humour, insolence, et qui est au final très touchant. Cette autrice connue pour ses livres jeunesse saura toujours nous surprendre.