En 1956, à Madrid, durant la pleine période franquiste, le vieil ours Emilio Sanz écrit une énième chronique sur un crime sans pouvoir dire ce qu’il pense à cause de la censure.
Ce vétéran des faits divers, brute de décoffrage, poursuit un tueur depuis des années et son dernier crime l’intrigue. Il va devoir mener l’enquête avec le jeune Léon Lenoir, fraichement débarqué de France, rempli de fougue et d’amour de la vérité.
La collaboration entre les deux ne va pas être simple, au point même de suivre chacun sa piste, mais ils finiront par trouver un terrain d’entente. D’autant que l’affaire qu’ils vont mettre à jour s’avère explosive et qu’ils nagent en eau trouble, avec en plus la certitude que personne ne prendra le risque de publier quelque chose là-dessus.
Et pour cause, ils découvrent un sombre trafic qui implique notamment des médecins utilisant des méthodes abjectes pour « soigner » les femmes homosexuelles et du trafic d’enfants. Mais la vérité mérite-t-elle de manquer d’y laisser sa propre vie ?
Je n’en dirai pas plus sur l’histoire pleine de rebondissements et de surprises écrite par Teresa Valero. J’ai beaucoup apprécié les deux journalistes et leur dynamique, ils font des efforts et au final Emilio a un cœur sous cette carapace, le duo fonctionne très bien.
Quant à l’ambiance, elle est très prenante, c’est un vrai univers de film policier des années 50 qui est proposé sous nos yeux, avec un scénario sombre qui va avec la période, le tout porté par des couleurs assez froides la plupart du temps. C’est une vraie BD d’atmosphère bien plaisante malgré les nombreux sujets horribles qui y sont abordés.
Lorsqu’une BD vous apprend des choses, vous fait réfléchir, tout en étant très réussie graphiquement, on peut dire que c’est une réussite et je vais me précipiter sur le tome 2 sorti en même temps.