L’histoire se passe de nos jours à Lima au Pérou. Eufrasia Vela garde la tête hors de l’eau grâce à son travail d’aide à domicile pour personnes âgées et notamment Doña Carmen.
Celle-ci, qui n’avait déjà plus le moral, l’a encore moins après une mauvaise chute dont on se remet très peu à son âge. Elle n’a plus le courage de sortir et passe la plupart du temps dans son lit. Puis un jour, elle demande à Eufrasia de l’aider à mourir.
Étrangement, comme cette brave aide à domicile dégage beaucoup de sympathie et qu’on lui fait confiance, il se trouve qu’un voisin, puis des pensionnaires d’une maison de retraite vont lui demander la même chose.
Commence alors pour Eufrasia un dilemme qui n’est pas celui auquel on pense, et elle s’en veut d’avoir eu cette idée. Car aider une vieille personne malade à mourir si on lui demande, cela pourrait passer, mais ensuite, elle n’aurait plus ses rentrées d’argent pour vivre avec son fils. Et ce n’est pas envisageable.
Je ne sais pas si c’est l’histoire ou si c’est l’écriture de l’auteur, très fine, tendre et avec pas mal d’humour, mais j’ai été très touché par ce livre et je l’ai beaucoup apprécié. Les personnages sont bien dépeints, on peut se projeter à leurs âges et se demander ce que nous ferions, et ils ont du caractère.
Ils savent ce qu’ils veulent, et comptent bien encore profiter de leur liberté pour choisir quand et comment mourir sans attendre, et rester moroses à ressasser une vie passée et lointaine. Un roman très plaisant et bien dosé qui explore la question de la fin de vie et du droit à mourir dans la dignité.
