Le village d’Ilenter est dans un coin hostile, glacé et isolé, nous pourrions donc penser que les habitants s’entraident pour survivre dans ce quotidien pas facile. Mais non, même là, il y a des classes sociales.
Au-dessus de tous les autres, se trouvent les Tueurs, ceux qui, comme leur nom l’indique, protègent le village en tuant les animaux hostiles menaçant la paix. Une classe pour laquelle il faut passer une cérémonie pour en faire partie. Puis en dessous, il y a les Semeurs et parmi eux, notre héroïne, la jeune Ilia.
Elle n’a qu’un rêve devenir Tueuse, mais lors d’un songe, elle va recevoir un message de la part d’une louve phosphorescente ayant la voix de sa mère, qui va lui demander de l’aider. Elle va alors découvrir d’une part qu’il y a une troisième catégorie d’individus, et que sa mère n’est pas morte.
En se donnant les moyens de la retrouver, elle ne sait pas qu’elle va réveiller des blessures profondes qui réclament une vengeance violente, ni qu’elle risque de changer l’équilibre et la vie du village de manière radicale.
Cette BD, abordant le thème d’une société inégalitaire, est truffée de révélations et d’aventures en seulement 96 pages. La fratrie d’Ilia est attachante et j’aurais presque apprécié au moins un second tome pour diluer un peu plus l’histoire et savoir ce qu’allait devenir la vie au village ensuite. Mais ce n’est que mon avis.
Et ce qui sublime ce scénario d’Anne Loyer, ce sont les dessins de Moon Li et les couleurs de Claudia Razzoli. Que ce soient les décors, les personnages ou les animaux totems, tout est poétique, enveloppant, et avec beaucoup de détails. Et le découpage est aussi à souligner, car bien loin des 8 ou 9 cases classiques, mais il est très dynamique et apporte beaucoup.