Les derniers jours sont compliqués lorsqu’on sait qu’un de ses proches va mourir, sauf si l’on décide d’en faire quelque chose de beau, de joyeux et surtout de créatif.
Voilà ce que propose le programme de la clinique de Thoreau Heights, gérée par l’imminente docteure Clarissa Gardner reconnue dans le monde entier. Et c’est ce lieu loin d'être accessible financièrement par tous, qu’on choisit les sœurs Leroy pour la fin de vie de Rose, la pus jeune de la sonorité.
Entourée de Merline, Alexandrine et Léonie, Rose se retrouve dans ce lieu aussi beau que la vue, et elles vont toute découvrir l’œuvre créative qu’on leur a assigné, à savoir monter une pièce de théâtre avec l’aide d’un grand comédien belge.
Ce séjour sera l’occasion pour le lecteur de suivre le parcours de chacune des sœurs, leurs relations entre elles et comment elles en sont arrivées là. Ce sont malheureusement les parties un peu plus longues et qui font perdre du rythme à ce roman dont le thème de fond, celui de la fin de vie, est très intéressant.
Ce que j’ai le plus apprécié dans l’histoire, c’est le tour de force que va réaliser Rose et qui va surprendre tout le monde (je ne vous en dis pas plus) et le discours du docteure Gardner face à ses confrères et journalistes. Ce monologue a beau être long lui aussi, je l’ai adoré, car derrière le cynisme et les intentions personnelles qu’elle a, qui ne sont peut-être pas les bonnes, il y a tellement de vérité dîtes par l’autrice.
Sans le côté haut de gamme, et le côté artistique qui n’apporte au final rien de fou dans le récit, pourquoi ne verrait-on pas un jour les Moritorium exister ? C’est un roman qui peut-être avant-gardiste, je trouve, car dans certaines civilisations, la mort n’est pas triste, et même Brel chantait « Je veux qu'on rie, je veux qu'on danse, quand c'est qu'on me mettra dans le trou » dans Le moribond. Une mort heureuse dans un joli cadre, entouré des siens pour laisser de bons souvenirs, je suis pour.