Voici un livre bien singulier que propose dans la masse des publications Philippe Mezescaze avec son Mercurio paru chez Mercure de France.
Le sujet traité est l’amitié, et ici elle est assez bancale et étrange. Au commencement, il y a une rencontre en Almano le plus âgé et Mercurio le plus jeune dans un lieu festif et de rencontres homosexuelles. Là où beaucoup de clients consomment sur place, ces deux-là vont finalement juste discuter et se lier d’amitié.
Almano est posé et en couple avec le narrateur de l’histoire à qui l’auteur n’a pas donné de nom, quant à Mercurio, c’est un électron libre en pleine fougue de sa jeunesse. Le dieu à qui il emprunte son nom est celui de l’éloquence, de la communication, des voyages, ou encore de la ruse, et tout cela lui va comme un gant.
Ce personnage a aussi une fâcheuse tendance à disparaitre de la circulation puis à revenir des jours, des semaines ou des années après, et l’amitié entre les trois hommes reprend là où elle s’était arrêtée. Mais, comme le dit si bien le narrateur, il y a comme une sorte de poison dans cette histoire et il va en trouver la raison petit à petit.
Au fil du temps, au détour d’une conversation, d’un détail étrange ou d’un passeport mystérieux, il va découvrir que Mercurio n’est peut-être pas vraiment celui qu’il prétend être depuis ses années. Leur fidèle amitié résistera-t-elle à cela cette fois ?
Comment situer Mercurio, le personnage et le livre ? Pour le personnage, tout au long de l’histoire, on essaie de comprendre, comme le narrateur, s’il est mythomane de naissance ou si c’est parce qu’il est seul et pense toujours avoir besoin d’en rajouter pour qu’on l’aime. Personnellement, j’ai eu beaucoup de compassion pour lui.
Quant au livre, comme je le disais, il est singulier et se démarque par le thème et son format narratif. J’ai aimé le ton, plonger dans la vie de ses personnages assez proches de nous et je l’ai lu d’une traite sans voir le temps passer. Je peux donc dire que j’ai apprécié cette lecture.