Père patrie

Le 19/09/2025 0

Dans chroniques

Mon avis sur le nouveau roman de Thierry Beinstingel paru chez Fayard

Joska est le Pater patriæ d’un pays imaginaire de l’Est. Grâce à ses faits d’armes durant la guerre ou encore à des déplacements à l’étranger en tant qu’ambassadeur, il a marqué son pays et personne ne l’oublie.

Mais de nos jours, c’est surtout un vieil homme qui vit cloitré dans une prison dorée et que beaucoup connaissent au moins de nom car il est le père de l’actuel Président du pays, Tibor. Il est surveillé 24/24 h par des gardiens et a du mal à se déplacer, mais heureusement il a l’aide au quotidien de Lena qui est la seule à ne pas lui mentir ni rien lui cacher.

On suit au fil des pages ce vieil homme perdu dans ses souvenirs, on découvre sa vie, ce qu’il a fait pour être considéré comme père de la patrie, ses amours, ses deuils, sa rencontre avec Gorbatchev qui changea beaucoup de choses et pourquoi il est en conflit avec son fils depuis des années.

Celui-ci d’ailleurs s’apprête à fêter ses 25 ans au pouvoir en grande pompe, même si pourtant le pays est embourbé dans une 3ᵉ guerre de libération sans fin et que les habitants sont très malheureux. Lorsque, par l’intermédiaire de Lena, Joska apprend cela, il va reprendre de sa vigueur jusqu’à trouver, depuis son lit de mort, une manière de s’opposer au président.

Ce style d’histoire n’est généralement pas ma spécialité, mais j’ai été happé rapidement par le style de l’auteur et j’ai dévoré ce livre. Comment ne pas être pris de compassion pour ce vieil homme qui a tant donné et qu’on exhibe aujourd’hui comme un trophée quand il n’est pas obligé de rester enfermé dans sa cage ? J’ai aimé découvrir son passé, bien qu’inventé, l’amour qu’il a pour son pays et ce qu’il est prêt à encore faire pour lui.

Tout au long du récit, on peut comparer les deux manières de penser du père et du fils, radicalement différentes, qui montrent bien qu’on peut faire ce qu’on veut du pouvoir entre ses mains, le bien ou le mal, et la haine entre les deux monte crescendo, jusqu’à un final surprenant et qui m’a scotché dans mon fauteuil.

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