Osamu est un petit garçon plein de malice, têtu et qui a comme amis des yökai, ces créatures magiques qu’il est le seul à voir et à nourrir. Il vit avec sa sœur chez sa grand-mère depuis le drame de Fukushima.
Lorsque celle-ci décède, les deux enfants vont devoir partir chez une cousine, et en plus d’un nouveau dépaysement, ils vont devoir supporter son ami qui a une peur panique des radiations, ce n’est donc pas un cadeau.
Mais Osamu a une autre idée en tête, celle d’emmener les cendres de sa grand-mère adorée jusqu’à l’autel de la maison familiale. La complication est que cette demeure se trouve dans une zone non encore décontaminée et proche de la centrale, mais je l’ai dit, ce petit est têtu et il va réussir à convaincre Akiko, sa sœur, de le suivre dans son aventure.
C’est le début d’une déambulation pour nos deux petits fugueurs dans une ville très bien dessinée par Michaël Crouzat et encore traumatisée par la catastrophe, où beaucoup d’habitants des alentours sont hostiles et effrayés par ceux qui ont vécus à Fukushima.
C’est une BD très touchante, car elle parle du drame de l’accident de la centrale nucléaire en 2011, mais aussi du deuil, du respect des anciens et des traditions familiales très présentes au Japon. Elle est humaine, on s’attache vite aux enfants, et les couleurs d’Andrés Garrido Martin et Clara Patiño sont très belles avec des prédominances en fonction de l’atmosphère. Le tout donne quelque chose d’agréable pour les yeux en plus de la belle histoire de Laurent Galandon.