Il règne une chaleur étouffante sur la capitale de la Vénétie durant un épisode caniculaire qui n’arrête pourtant pas les touristes. D’ailleurs, c’est l’une d’entre elles qui, un beau matin, quand la ville est encore endormie, aperçoit du sang, puis la tête découpée dont celui-ci provient.
Le commissaire Marco est aussitôt dépêché sur place pour élucider cette affaire, mais aussi pour la garder aussi discrète que possible sur demande expresse du maire. La police va faire de son mieux, mais c’était sans compter sur une ombre sur un toit qui gère un mystérieux compte Twitter et qui mettra des photos rapidement.
Alors que la légiste conclut que la tête est en latex, et donc fausse, d’autres événements vont venir troubler la Sérénissime à intervalles réguliers, comme du sang sur le pont du Rialto ou encore un rassemblement étrange sur la place Saint-Marc qui se termine en bousculade. Qui sont les gens derrière tout cela et surtout pour quelles raisons font-ils cela, car il n’y a aucune revendication ?
Contrairement au commissaire pour qui l’enquête piétine au grand dam du maire qui attend une délégation importante et qui aimerait un retour à l’ordre rapide, nous, lecteurs, savons rapidement qui se cache derrière tout cela, du moins en grande partie. Mais reste à savoir comment la police va en arriver aux mêmes conclusions et mettre un terme aux agissements qui peuvent fragiliser l’économie.
J’ai littéralement dévoré ce roman, déjà car l’écriture de l’autrice est captivante et j’avais presque l’impression de lire un reportage sur des faits réels plutôt qu’une fiction. Ayant en plus la chance de connaître la ville, je me projetais facilement dans les lieux et m’imaginais les scènes. Et nous avons ici plus qu’un simple polar : c’est aussi une réflexion sur le tourisme de masse et les personnages (ou l’autrice ?) n’y vont pas de main morte sur les pensées et les idées pour ralentir ce fléau. J’utilise ce mot car on ne peut pas leur donner tort, loin de là.
Des sujets moins courants dans un roman policier sont au menu, comme l’écologie, le surtourisme, l’art, la philosophie, et le tout en fait un livre que j’ai beaucoup apprécié. Le titre et le résumé me donnaient envie, et je n’ai pas été déçu.