Un premier roman assez fort et prenant, voilà ce que propose le réalisateur Sikou Niakaté.
Il s’agit de son témoignage et de son récit initiatique en tant qu’homme noir dans notre société. Son enfance, il l’a passée comme enfermé et protégé dans une cité, entouré de sa famille modeste et de ses amis. On joue au foot, à la console, on parle de filles, mais Sikou a une autre particularité, il s’enregistre sur une cassette en s’adressant à son lui du futur et se pose des questions. Notamment celle de savoir « C’est quoi, être un homme ? ».
En grandissant, il pensait qu’en fréquentant d’autres sphères ou d’autres classes sociales, on le verrait pour ce qu’il est et ce qu’il a à proposer. Mais partout, ce qu’on perçoit de lui en premier est sa couleur de peau et on l’enferme dans des cases. Lorsqu’il veut réaliser, on lui dit même de ne faire que des choses sur les quartiers, car pour le reste, les autres le feront mieux que lui.
Heureusement que Sikou a tout de même du caractère et de l’ambition, et voilà qu’aujourd’hui, après avoir fait un documentaire intitulé Dans le noir, les hommes pleurent, il publie son premier roman qui lui fait un peu écho et nous évoque comment être soi-même quand beaucoup ne voient que « le noir de service ».
Je ne m’attendais pas à être aussi touché par ses mots et j’ai beaucoup apprécié la construction et le style qui ont fait que j’ai lu ce livre littéralement d’une traite. Avec cette manière d’écrire et de raconter les choses, j’espère que ce ne sera pas son unique œuvre.