Jour de chasse

Le 23/09/2025 0

Dans chroniques

Mon avis sur le nouveau livre jeunesse de Benoit Fourchard paru chez Seuil jeunesse

Alors qu’ils discutaient devant leur maison, Albin s’effondre, mort, aux pieds de son frère Léon. Un problème cardiaque ? Non, deux balles soi-disant perdues avec pour résultat un « regrettable incident », comme le diront sans cesse les gendarmes.

Un chasseur aurait mal visé un sanglier, les accidents de chasse, cela arrive, mais Léon est formel, il a entendu deux coups de feu et pas un seul, étrange pour un accident. Plus il y réfléchit, plus il est persuadé que c’était en fait un meurtre.

Albin était très engagé dans une association de modération de la chasse dans un village où une bonne majorité des habitants partent avec leurs fusils traquer les sangliers le dimanche. Mais ce jour-là les gens du village aimeraient aussi pouvoir se promener tranquilles ou même pouvoir sortir de leurs maisons aux abords de la forêt. Des désaccords sans fin depuis pas mal de temps, mais jusqu’à aller à tuer un adolescent ? 

Avec Lili, la petite copine d’Albin, Léon va mener sa propre enquête, mettre son nez partout, poser les questions qui fâchent, tout en devant faire son deuil, se demander ce que sera son avenir, lui qui est déjà orphelin, et gérer les sollicitations des journalistes et l’affection de gens qui sont tous devenus soudainement ses amis.

Avec Lili la fonceuse qui ne mâche pas ses mots, et Léon, plus tempéré, qui a de forts soupçons qu’il garde pour lui au départ, nous voilà embarqués dans cette affaire qui va secouer tout le village, créer des clans et même des tensions jamais vues ici.

L’auteur a fait ici un livre jeunesse avec un sujet peu évoqué à ma connaissance, la division ancestrale entre chasseurs se disant régulateurs de la nature et écologistes et ceux qui veulent l’interdire ou la réguler drastiquement. Il restitue bien les frictions entre les deux camps et les ramifications nombreuses des chasseurs jusque dans la politique et les autorités locales. Mais il faut plus que cela et des menaces directes pour arrêter nos deux jeunes héros, prêts à tout pour faire éclater la vérité sur la mort d’Albin et avoir justice.

C’est un livre assez court, qui se lit facilement. Même en si peu de pages, j’ai réussi à m’attacher à Lili et Léon et à ressentir leur peine et le rythme est bien soutenu jusqu’à la fin. Seul petit hic, c’est une fin « ouverte ». J'aurais vraiment aimé savoir si le maire prenait une décision ou ce qu’allait advenir de l’amitié entre Léon et Cédric. Mais c’est un gout personnel.

Ajouter un commentaire

Anti-spam