Au décès de son père, Simon doit aller passer du temps dans sa famille comme le veut la tradition. Lui qui n’a pas été très proche de son père de son vivant, va devoir s’en occuper maintenant qu’il est mort, et notamment retrouver son Talit.
Ce châle de prière indispensable pour que l’âme fasse un bon voyage est bien caché. Et lorsque Simon va le retrouver, il sera entremêlé par les franges à un autre, et impossible de les séparer. Va alors se poser deux questions, à qui est le second Talit ? Et comment faire pour qu’il n’en reste qu’un ? Car on ne coupe pas dans du tissu.
Les réponses vont venir de son père Moïse qui va lui apparaître en fantôme sous une forme bien particulière. Et Simon va devoir se plonger dans l’histoire familiale tel un enquêteur chevronné, car il n’a qu’un temps imparti pour régler le problème.
Autant le dire tout de suite, j’ai adoré ce premier roman de David Naïm et c’est vraiment un coup de cœur de cette rentrée littéraire. Il y a beaucoup de poésie dans l’écriture, de pudeur dans les relations entre les personnages, et certains passages où Simon fait raconter sa vie à Clément (ou l’invente vous verrez bien) sont extrêmement touchants. Je pense notamment aux passages des camps, des injustices, de son arrivée aux Etats-Unis…
Ajouté à cela le sens de la formule comme cette phrase que j’ai beaucoup aimé : « Et puis la vérité franchement, qu’elle prouve déjà son existence », et un sens de l’humour très présent tout le long du livre avec de l’autodérision sur la religion juive, il fallait le faire.
Je ne suis pas forcément friand d'histoire de famille dans les livres, mais là, cela n'a rien à voir, elle se construit et s'invente au fur et à mesure, et avec le style de l'auteur en prime, ma lecture a été addictive.