Une époque plus ancienne où l’homosexualité était un délit dans une vallée rocailleuse des États-Unis : voici le décor du premier roman de Jean Ciantar.
Nous faisons connaissance de Yacob, un jeune homme vivant de petits boulots et ayant une vie assez simple, il aime la nature, camper, pêcher, profiter des beaux espaces, et passer la soirée au Minnelli. Ce bar un peu perdu où les hommes peuvent passer la soirée entre eux dans la plus grande discrétion.
Ce personnage a pourtant une profonde fêlure en lui qui a un nom : David. Celui-ci s’est suicidé très peu de temps après qu’il y ait eu un petit rapprochement secret entre eux. Yacob n’avait jamais vraiment compris ce geste, jusqu’à ce qu’il fasse des rencontres inattendues et découvre que David avait été envoyé dans un camp qui l’a complètement détruit.
Il ne lui reste alors plus qu’une obsession, se rendre de l’autre côté de la frontière pour détruire ce camp de l’intérieur, se venger et aller mieux. Arrivera-t-il à ses fins ? Ça, je vous laisserai le découvrir.
Vu le parcours du héros, je dirais qu’il s’agit là d’un roman d’apprentissage ou initiatique, et si vous me suivez, vous devez savoir que ce n’est pas mon fort. Alors, ai-je aimé ce livre ? La réponse est un grand oui.
Tout simplement car l’écriture de l’auteur est envoûtante. Déjà, dès le début, j’ai aimé le style, le vocabulaire, la tournure des phrases et les paysages et j’ai été happé. Et puis il a su me faire aimer Yacob, un héros « simple » mais très attachant, et même si l’action est plutôt calme, je n’ai pas pu lâcher le livre pour les raisons précédentes. Jean Ciantar est assurément une plume que je suivrai de près.