Masao, le personnage principal est un ouvrier d’usine sur l'île de Naoshima au Japon. Sa vie est assez routinière et solitaire, jusqu’au jour ou en sortant du travail il reconnaît Harumi qui l’attend. Cela fait plus de dix ans qu’il n’avait pas revu sa fille.
Pour son travail d’architecte, Harumi est sur l’île d’en face à Teshima sur un projet de construction de musée et a décidé de lui faire la surprise. Les retrouvailles sont dans un premier temps timides évidemment après tant de temps, puis ils s’apprivoisent peu à peu et les rencontres se font plus régulières.
Ce récit poétique nous fait passer des rencontres entre le père et sa fille à d’autres chapitres ou c’est Masao qui se souvient, et nous en apprenons ainsi plus sur leur passé à tous les deux. L’accident du phare d’Ogijima qui a eu des répercutions importantes, la mort de Kazue, mère et épouse qui aimait trop l’eau, ou encore l’histoire de la fameuse barque qui donne son nom au roman.
La force de ce texte et de l’auteur est qu’avec les mots choisis et l’atmosphère créée, on arrive à ressentir à la lecture toute la pudeur et la distance qu’il y a entre les deux personnages. C’est très touchant, j’avais l’impression de les voir devant moi et de gêner tant ces moments ne doivent être qu’à eux.
Je ne sais pas s’il s’agît d’un coup de coeur mais j’ai adoré faire ce tour de barque et découvrir l’univers et la plume de cet auteur que je ne connaissais pas encore malgré sa vingtaine de livre déjà parut. Mais il n’est jamais trop tard pour réparer une erreur, c’est un peu aussi le message du livre.