Peaux vives

Dès son deuxième livre, proposer aux lecteurs un livre fait de neuf portraits de personnages très différents est un gros pari pris par la jeune Alice Renard, dont j’avais beaucoup apprécié le premier roman. Et c’est un pari réussi car son écriture a fait mouche une nouvelle fois.

L’autrice s’est mise dans la peau de personnes d’âges, d’horizons et d’époques éloignés qui ne semblent pas avoir de rapport entre elles, si ce n’est qu’ils sont tous en proie aux doutes. Tous à un moment ou un autre de leurs vies, un évènement a fait qu’ils se sont remis en question. Pourquoi ? Quand ? Et comment cela les a impactés ? Je vous laisserai le découvrir.

Préparez-vous a entrer dans la tête de Robin au 13e siècle, de Racine le graffeur, d’Alexeï en 1804, d’un dresseur de fauve ou encore d’une paysanne. De 8 à 75 ans, de la Normandie à la Russie, c’est un voyage aussi bien géographique qu’intérieur que vous propose l’autrice avec sa plume toujours aussi juste et poétique.

Le petit plus du livre est que même si ces portraits semblent indépendants, on a vraiment l’impression qu’ils sont reliés pour faire un recueil très cohérent dans lequel je n’ai pas trouvé de disparité entre les personnages. Et on ne peut évidemment pas éviter de chercher dans lequel nous nous retrouvons le plus, ou comment nous aurions réagi dans le même contexte.

Quant au vrai bonus du recueil, ce sont les illustrations qui accompagnent les textes, toutes faites de la main même d’Alice Renard, qui sont très jolies.