Quand on n'a que l'amour et plus toute sa tête

En emménageant sur le bassin d’Arcachon, Dylan savait que son accent de Ch’nord et sa famille haute en couleur n’allaient pas l’aider à s’intégrer, et il avait raison. Très vite il devient la cible des moqueries et des humiliations d’une bande d’idiots.

Son père est un peu benêt, sa mère ne quitte pas les yeux des informations à la télévision et sa sœur Dayana n’est pas très proche de lui. Mais heureusement il peut compter sur sa grand-mère Josette, qu’il va voir régulièrement à sa résidence sénior, même si un jour sur deux elle se prend pour Dalida, elle est toujours là pour lui. Et bientôt l’amour va aussi lui tomber dessus car Dylan va s’éprendre du charme de la douce et belle Diane.

Mais, car il faut toujours un mais, c’était trop beau (oui bien trop beau comme dirait Dalida) et Dylan va se faire kidnapper, suivi quelques jours après d’autres personnes au village. Est-ce là une dernière occasion pour Jean, le commissaire, de briller un peu avant de prendre sa retraite ? 

Connaissant l’univers de l’autrice et le fait que le livre soit vendu comme une comédie, je m’attendais à rire avec cette lecture, et c’est ce que j’ai fait à de très nombreuses reprises. Entre certaines situations et dialogues, il est impossible de se retenir et je pense même que quelques-unes des punchlines vont me rester en tête un long moment. Mais ce que j’ai aimé, c’est qu’en plus de l’humour, il y a des sujets forts qui sont abordés sans voyeurisme, avec « légèreté » mais qui ont l’audace d’être mis en avant dans une comédie. Je pense notamment au harcèlement scolaire ainsi qu’à la démence et à la solitude de certaines personnes âgées. Les personnages adultes sont aussi attachants en se cherchant eux-mêmes et en essayant de savoir s’ils ont la vie qu’ils voulaient ou non.

Et n’oublions pas non plus que disparition il y a eu avec une enquête policière, et celle-ci est à l’image du livre, drôle, fraîche et surtout pleine de rebondissements. À ma connaissance, Anne-Lise Besnier est française mais elle a la folie et le sens de la formule dignes d’une autrice belge.