Sud sauvage

Écrire dès son troisième livre un recueil de nouvelles et qui plus est assez éloigné de l’univers qu’on connaît d’elle jusqu’à présent, il fallait oser, Gaëlle Belem l’a fait. Mais il y a tout de même une constante, celle de rester sur son île de la Réunion qui lui est si chère.

Ici, elle met à l’honneur la richesse de l’île avec des histoires qui font peur et qui mettent en avant ses mythes, ses mystères et ses croyances. Au menu des centaines d’esclaves qui disparaissent, une maison abandonnée qui devient éclairée, un chien étrange qui apparait et disparait à sa guise, et j’en passe. Au total, ce sont 13 nouvelles que je vous mets au défi de lire sans frissonner.

On peut se demander si ce sont des histoires vraiment arrivées ou faisant partie du folklore, mais au final ce n’est vraiment pas l’important, je me suis demandé surtout comment j’aurais pu réagir à la place de ces hommes et femmes face à ces évènements angoissants, surprenants, voire même surnaturels.

J’ai retrouvé pour ma part le style de l’autrice que j’apprécie et j’ai beaucoup aimé le rythme car ce sont vraiment des récits succincts de quelques pages. L’autrice réussit, en étant concise, à créer un univers, à raconter une histoire et à me faire m’endormir avec une veilleuse. Son pari de faire des nouvelles est donc réussi haut la main et elles se tiennent comme cela. Je ne me suis dit sur aucune que ça aurait pu être plus long.

Je ne peux que vous conseiller de suivre l’invitation de Gaëlle Belem dans son Sud sauvage ainsi que de la découvrir avec ses précédents romans si vous ne la connaissez pas encore. Elle a beau être physiquement à des kilomètres de la métropole, elle est bien présente dans le paysage littéraire de l’Hexagone et y mérite toute sa place.